Imaginez un dé en cire….
Il n’a pas six faces, mais autant que l’on ose en imaginer. Il fond doucement sous la chaleur de nos intentions, de nos regards, de nos hésitations. À chaque lancer, il ne tombe pas : il coule. Il laisse derrière lui une traînée, une forme, un signe.
Le désir, c’est ce dé qui ne cherche pas un chiffre, mais une empreinte.
Il ne décide pas, il dessine.
Il ne tranche pas, il transforme.
Parfois, il fond trop vite — c’est la passion qui consume.
Parfois, il ne fond pas du tout — c’est le désir figé, congelé par la peur ou l’habitude.
Mais quand il fond juste assez… il scelle une rencontre, une direction, une possibilité.
C’est un dé-alchimiste :
• Il ne joue pas à pile ou face, il joue à feu ou forme.
• Il ne choisit pas, il fait advenir.
On dit que les anciens alchimistes le lançaient dans leurs chaudrons pour savoir si l’amour était vrai.
S’il fondait en spirale, c’était un oui.
S’il fondait en flaque, il fallait attendre encore.
Et s’il gardait sa forme, c’était un rêve encore à naître.
Alors, quand vous sentez un désir naître… ne demandez pas “que vais-je faire ?”
Demandez plutôt :
“Comment fondra ce dé aujourd’hui ?”
-Bernadette de Saint Sauveur

